Groupe de travail sur la sécurité et la santé des sapeurs-pompiers professionnels

SPP - SANTE

 

Retrouvez ci-dessous le courrier adressé au Ministre de l’Intérieur


Les statistiques 2016 de la délinquance en France ont été récemment publiées dans le cadre d’un rapport de l’observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).

 

Ce document comporte un volet propre aux agressions déclarées par les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires en 2015. Précisément, il fait état d’une augmentation conséquente et particulièrement significative des actes d’incivilité dont sont victimes les pompiers au cours de leurs missions de sécurité civile.

 

Il est ainsi possible d’observer que sur l’année 2015, 1939 sapeurs-pompiers ont déclaré avoir été victimes d’une agression lors d’une intervention (plus de la moitié étaient des professionnels), soit une augmentation de 21% du nombre d’agressions déclarées en 2014. Ainsi, sur 10000 interventions effectuées, 4,4 sapeurs-pompiers ont été agressés.

 

Le rapport dévoile également que pour 1000 sapeurs-pompiers, le taux d’agression est en augmentation de 1,3 points comparé à l’année 2014, soit une hausse de 7,9 %. Dans le même temps, en 2015, les agressions subies par les 1939 sapeurs-pompiers ont donné lieu à 1185 journées d’arrêt de travail (soit une augmentation de 9,7% par rapport à l’année 2014).  Par ailleurs, le nombre des plaintes déposées par les SDIS en tant que personne morale demeure particulièrement bas.

 

Vous conviendrez, Monsieur le ministre, que ces chiffres surréalistes traduisent la réalité du quotidien des sapeurs-pompiers mobilisés chaque jour bottes aux pieds pour accomplir avec dévouement les missions de secours qui leur incombent.
Cette situation ne saurait perdurer. Depuis de nombreuses années, nous dénonçons activement, mais sans succès, la dégradation de nos conditions de travail, les incivilités qui nous frappent et le risque croissant qui pèse sur la sécurité des hommes de terrain. Ce rapport vient une fois encore confirmer qu’il ne s’agit pas d’une simple vue de l’esprit, mais d’une vérité criante qui mérite d’être entendue par les décideurs.

En conséquence, la thématique de la sécurité des sapeurs-pompiers professionnels se doit de trouver un écho auprès de nos institutions et exige l’ouverture immédiate de discussions constructives et renouvelées.

 

 

 

En parallèle de ce rapport, la CNESST, commission canadienne des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail publiait en 2016 une étude portant sur les risques de santé auxquels sont exposés les hommes du feu.

 

Il en ressort qu’un certain nombre de cancers parmi ceux constatés chez les pompiers, trouvent une origine directe dans le milieu professionnel, particulièrement lorsque ces derniers sont exposés à des feux et des gaz d’incendie pendant les opérations visant à les maîtriser et lors de la phase de nettoyage et d’enquête après leur extinction.

 

A défaut d’étude comparative menée en France et alors que les centres de secours de certains états européens et des États-Unis ont d’ores et déjà pris les dispositions qui s’imposent, les conclusions de la CNESST mettent au jour une exposition manifeste des hommes du feu au risque de cancer de par l’exercice de la profession de sapeur-pompier.

 

Notre Fédération n’a pas attendu la parution du rapport de l’ONDRP et la publication de l’étude de la CNESST pour aborder la question primordiale de la santé et de la sécurité au travail des sapeurs-pompiers professionnels.

 

Il s’agit d’une thématique essentielle qui conditionne tant la réussite de nos missions que la pérennité de notre profession. Aussi, nous sollicitons l’ouverture immédiate d’un groupe de travail associant des hommes de terrain pour voir émerger des solutions rapides et conscientes des problématiques qui nuisent directement à la santé des sapeurs-pompiers que nous représentons.

 

 

Pour télécharger le courrier, cliquez ici.