Les Autonomes interpellent le ministre de l’Intérieur concernant les modalités irrespectueuses de l’examen de lieutenant de 2éme classe.
Monsieur le Ministre,
L’arrêté du 7 mai 2012 relatif notamment au programme de l’examen professionnel de Lieutenant de 2nd classe, pris en conformité avec l’article 26 du décret n° 2012-522 du 20 avril 2012, prévoyait la mise en situation des candidats sur un cas concret opérationnel dont la vocation était de vérifier les aptitudes et les compétences attendues d’un chef d’agrès expérimenté.
A l’occasion de la session 2013 de ce nouveau format d’examen, les candidats ont été confrontés à une situation opérationnelle extrême, imaginaire, ubuesque, qui prêterait à sourire si des carrières ne dépendaient pas de cette plaisanterie de fort mauvais goût.
Dès lors, nous estimons que les modalités pédagogiques de cet examen ne respectent pas les dispositions prévues par les décrets et arrêtés qui régissent ces épreuves. Il s’agissait avec ces textes et cette refonte destructrice de la filière, de créer un nouvel espace statutaire pour les agents de catégorie B. Nous constatons que le rendez-vous est manqué ! Vos services en tireront-ils enfin les conséquences ?
Une fois encore, ce sont les agents de catégorie C qui se retrouvent pris en otage de cette réforme rétrograde publiée sous l’œil bienveillant de certaines organisations syndicales irresponsables répondant au lobby DASC (Dynamique des acteurs de la sécurité civile : FNSPF, SNSPP-CFTC, avenir-secours CFE-CGC, FO et UNSA) et dont certaines, SNSPP-CFTC et FO, opèrent désormais un virage à 180 degrés n’assumant plus d’avoir soldé notre filière et notre métier.
Les Autonomes continuent de dénoncer, avec constance et cohérence, cette réforme que nous avons toujours considérée comme antisociale. Nous avons dénoncé ces textes – décrets et arrêtés – et nous ne sommes pas surpris par les modalités retenues par vos conseillers techniques pour les appliquer. Ces textes sont mauvais, leur application sur le terrain ne pouvait conduire qu’à une déception supplémentaire pour notre profession.
Nous assumons nos choix et nos revendications. Nous défendons les valeurs de nos mandants et l’intérêt collectif de notre profession. En ce sens, nous avons toujours été un partenaire social cohérent et fiable. Notre apolitisme est notre force mais également notre liberté d’action et d’opinion.
Peut-être est-ce une vertu que vos services devraient privilégier, afin de ne pas être désavoués le lendemain, par ceux qui vous soutenaient la veille !
Nous préférons vous signifier clairement, parfois durement, nos positions et nous opposer par tous moyens démocratiques aux aberrations statutaires et aux impasses sociales que la DASC vous suggère voire vous dicte ! Non, Monsieur le Ministre, tout ce que vous dit et vous souffle cette coalition improbable d’acteurs n’est pas à écouter : ne dit-on pas « les conseilleurs ne sont pas les payeurs… » ! Aujourd’hui, ceux qui vous soutenaient hier, vous menacent… Vous apprécierez ce double discours et cette posture, qui frôle l’imposture !
Bien entendu, ce ne serait que conférer trop d’importance à ces organisations syndicales que de les rendre seules responsables. Ainsi, une nouvelle fois, le binôme DGSCGC et ENSOSP, a cru bon faire barrage à l’évolution de carrière des agents de catégorie C de niveau chef d’agrès, en organisant un examen professionnel du niveau chef de site ! Pour nous, le choix des sujets prouve une fois de plus à quel point ils sont éloignés de notre métier.
Si cette erreur est inconsciente, elle révèle une incompétence notoire. Si ce n’est pas de l’incompétence, c’est alors une volonté manifeste de détruire l’embryon de catégorie B que ces examens professionnels étaient supposés favoriser.
Ainsi, le binôme d’attaque constitué de vos conseillers techniques (DGSCGC-ENSOSP) a tenté d’éteindre « un feu qui se propageait de la catégorie C à la catégorie B ». Ils ont souhaité étouffer ce feu pour mieux le maitriser. Attention aux signes annonciateurs d’une combustion incomplète et d’une explosion généralisée des fumées ! Bref, Monsieur le Ministre, nous vous mettons en garde contre les retours de flammes que vos apprentis pompiers favorisent au quotidien…Saurez-vous détecter ces signes à temps et éviter le pire ?
Les Autonomes n’auront de cesse de dénoncer ces dérives.
Dans l’attente de notre prochaine rencontre, croyez que notre ambition est certes, de parler FORT, mais surtout de parler JUSTE !