La campagne de sensibilisation aux violences commises à l’encontre des sapeurs-pompiers est, une fois encore, reléguée au second plan par la Direction Générale qui entend préférablement « révéler le volontaire qui est en vous », faisant fi de la réalité du terrain et des risques encourus…
Si l’« On a tous un talent caché », comme le scande le slogan de la campagne nationale de promotion du volontariat, celui de notre Direction Générale est, sans aucun doute, l’art de la pirouette !
Alors que les Autonomes n’ont eu de cesse d’alerter la DGSCGC sur l’importance de la sensibilisation des citoyens sur les violences que subissent les sapeurs-pompiers, nous nous sommes une fois de plus heurtés à une dérobade du préfet, arguant systématiquement la même réponse : « Priorité à la promotion du volontariat ! » Pourtant, si être pompier ne fait plus rêver et qu’il devient nécessaire de promouvoir le recrutement de volontaires, c’est qu’il est grand temps de nous remettre en question. Notre profession est en proie à une profonde crise de vocation. Et pour cause
Plus de 200% d’agressions entre 2008 et 2018
Sur le terrain, le constat est alarmant : véhicules dégradés, crachats, insultes, caillassages, agression à l’arme blanche… Partout en France, les agressions lors de secours à personne se multiplient. Comme en témoigne cette infographie de l’Observatoire Nationale de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDPR). Globalement, le nombre de sapeurs-pompiers agressés a explosé d’environ 200 % entre 2008 et 2018, passant de 899 à 3 411 agressions.
Comment attirer et susciter des vocations lorsque l’on risque chaque jour sa vie à protéger celle des autres, sans aucune reconnaissance ? Comment se sentir bien dans son engagement au regard du taux de suicide, bien supérieur à celui de la moyenne des Français ?
L’objectif principal ? « Ne pas décourager les vocations » !
En témoigne la proposition A du rapport d’information que nous nous sommes procurés : « Un ton outrancier ou caricatural découragerait les vocations et rendrait l’engagement insupportable pour les proches des futurs pompiers. Le travail de la mission Volontariat mise en place par le ministère de l’intérieur, visant à développer l’engagement, s’en trouverait de facto sapé. »
Vous l’aurez bien compris, la priorité est de recruter à bas prix et sans garanties tout en éludant une facette des risques que rencontrent les sapeurs-pompiers… Et ce, quoi qu’il en coûte !
Ceci est contraire au plan de prévention et de lutte contre les agressions, promis de longue date par Christophe Castaner et signé par Gerald Darmanin en 2019. Celui-ci comprend la création d’un l’Observatoire national des violences avec un groupe de travail « incivilité » dédié à l’audition des organisations syndicale et également la sensibilisation du grand public aux agressions envers les pompiers.
La FASPP-PATS appelle au lancement d’une grande campagne de sensibilisation des citoyens sur les violences que subissent les sapeurs-pompiers. Et ce, dans les meilleurs délais !!!