Page 8 - REVUE SYNDICALE 2016_2
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ACTUautonome
Les agressions envers Les
pompiers en progression !
L’uniforme pompier ne
protège plus… bien au
contraire, depuis ces
dernières années, nos
collègues sont devenus
des cibles privilégiées
intervenant dans des
quartiers sensibles à
leurs risques et péril sans
sécurisation policière
de ces interventions
délicates.
Les chiffres fournis par l’Observatoire de
la Délinquance viennent de tomber et les
données sont sans appel. La situation rieur comme auprès des Préfets dans les en Nouvelle Aquitaine où 11.3 SP sont
vécue au quotidien par nos collègues départements concernés. Mais c’est une agressés pour 10 000 interventions ou
sapeurs-pompiers n’est plus acceptable. fin de non-recevoir qui nous est objec- dans les Hauts-de-France (avec une
En 2016, 2280 sapeurs-pompiers profes- tée ! Pas de rendez-vous avec le Ministre moyenne de 8.4).
sionnels ont déclaré avoir été victimes de l’Intérieur à ce sujet, pas de sécurisa-
d’une agression au cours d’une interven- tion des interventions par les forces de Ce n’est plus acceptable. Les gouvernants
tion. Un chiffre en constante augmenta- police de la part des Préfets. successifs n’ont pas pris toutes les dis-
tion au cours de ces dernières années et positions nécessaires pour faire baisser
qui grimpe cette année encore de plus de ce triste chiffre ! Combien d’agressions
17% par rapport à 2015 ! devront encore être comptabilisées pour
que les autorités prennent conscience de
Entre les arrêts légitimes maladies liés la gravité de la situation ?
à ces accidents et la dégradation du
matériel (le montant des dégradations On nous impose de travailler 24 heures,
a grimpé de 193.4% entre 2015 et 2016), une réforme destructrice de la filière,
la note est plus que salée aussi pour nos le risque santé (cancers liés aux parti-
SDIS. C’est un fléau aussi insoutenable cules de fumées) n’est toujours pas pris
pour nos collègues qu’intolérable pour en compte, on nous sursollicite pour
nos SDIS. Il est en outre à ajouter aux des interventions qui ne relèvent pas
nombreux fléaux auxquels sont confron- du champ de nos missions, on nous
tés les sapeurs-pompiers : le risque at- demande d’être le dernier rempart à la
tentat, la sur sollicitation opérationnelle détresse humaine, on nous demande de
des sapeurs-pompiers liée aux carences nous équiper plus lourdement en prévi-
médicales et ambulancières, le risque sion des risques attentats sans forma-
cancer avéré chez les sapeurs-pompiers tion, on nous demande d’intervenir dans
lié aux contaminations par les particules On continue d’envoyer nos sapeurs-pom- les zones sensibles sans nous en recon-
des fumées froides des incendies. Ce piers dans des guet-apens, d’accepter naître cette mission par l’attribution de
chiffre bien alarmant masque en outre, qu’ils soient accueillis par des cocktails la NBI quartiers prioritaires…
une réalité encore plus sombre puisque molotov, jets de pierre, agressions phy-
bon nombre d’actes ne sont pas déclarés siques, ou des flots d’insultes quand Cette augmentation est proprement
chaque année. Nous le dénonçons avec ils viennent pourtant secourir dans ces scandaleuse … mais pas autant que son
force et de manière malheureusement zones à risque. Et certaines régions absence de prise en compte par les gou-
trop régulière auprès du Ministre de l’Inté- sont particulièrement touchés comme vernements !!!!
l’échodes
6 I Magazine Edition 2 semestre 2017 Sapeurs-Pompiers
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